6 février 2009

vendredi 6 février

Lunang Prabang - Laos

Après de nombreux jours passés loin de toute connexion Internet, nous pouvons enfin mettre quelques notes à jour sur le blog. Ce n'est pour autant pas encore bien d'actualité, nous n'avons pas encore pris le temps de retracer par écrit les tous derniers périples. Nous sommes actuellement à Luang Prabang, au Laos. Nous savourons la découverte de ce pays. Quelques 6 jours passés au nord du pays dans une nature luxuriante et maintenant dans une ville au charme indéfinissable. On vous racontera tout cela dans plus de détails sous peu. 

ci-dessous, les dernières aventures vietnamiennes...

 

 

Lundi 19 et mardi 20 janvier

Hanoi

 

Nous découvrons la ville en s’afférant à la préparation des prochaines étapes de notre voyage : recherche d’un tour pour aller à Halong Bay, visas à l’ambassade du Laos, achat de notre billet de train pour Sapa. Nous sommes au passage assez fières de nous débrouiller de notre côté sans passer par une agence, comme il peut se faire simplement…

Hanoi est en phase d’être classée patrimoine historique de l’UNESCO, notamment pour sa vieille ville aux maisons coloniales.

On essaie de découvrir donc ces maisons si précieuses lors de nos promenades mais il reste difficile de flâner le nez en l’air sans risquer de se faire rouler dessus car la circulation est encore plus intense qu’à HCMC avec toutes ces « motorbike » qui essaient de se faire un passage dans les petites rues...

 

Mercredi 21, jeudi 22, vendredi 23 janvier

Tour à la Baie d’Halong

 

Direction la côte du Vietnam pour aller profiter durant trois jours et deux nuits de la baie d’Halong, une chaîne de roches-montagnes qui s’alignent dans le Golfe du Tonkin.

On a pris un tour organisé pour ce trip, en ayant bien conscience que l’on sera des touristes parmi la masse et que l’on risque d’avoir des surprises avec l’offre des prestations, mais nous assumons : cela reste le meilleur moyen économique et simple de découvrir cette zone.

Petite parenthèse : le Vietnam est bel et bien un pays très touristique. Nous nous attendions à découvrir un pays sauvage et authentique mais ce n’est plus le cas – le Vietnam est victime de son succès, même les voyageurs de longue date du pays sont souvent désabusés de la nouvelle tournure que prend le pays.

On nous dit que le Laos sera plus authentique et naturel… on commence à avoir le goût de s’y rendre pour apprécier la simplicité des lieux.

Parenthèse fermée.

 

Nous montons donc dans notre bateau à l’allure simple et vieillotte pour naviguer d’abord vers une grotte que l’on visite à pied. La grotte des surprises (Sung Sot), illuminée comme une discothèque, présente de superbes sculptures naturelles de calcaire.

Le soleil apparaît enfin quand nous remontons dans le bateau (car le temps était assez mitigé et frais depuis notre arrivée à Hanoi), et nous pouvons profiter depuis le pont d’un festival de roches qui se suivent à l’infini.

Petite virée en  kayak entre les roches et à proximité d’un village flottant.

 

Sur le bateau, nous rencontrons un couple de français, Catherine et Bertrand, qui voyagent depuis deux mois à travers l’Asie. Nous partagerons alors nos impressions sur les pays (plus eux que nous avec nos deux maigres semaines d’ancienneté…) et ils nous font profiter de leur expérience.

On passera le repas et la première nuit sur le bateau. Là, des australiens supers sociables fédèrent le bateau autour de vodka et whisky. Le capitaine du bateau profite des bouteilles et devient l’animation de la soirée en trinquant toutes les 5 minutes avec des mélanges d’alcool qu’il est le seul à ne pas faire semblant de boire…

 

Le lendemain, nous mettons les pieds sur l’île de Cat Ba et nous partons pour le sommet de Kim Giao d’où l’on a une vue panoramique sur les montagnes. Un autre paysage à couper le souffle qui est venu récompenser l’ascension pentue.

 

L’après midi, nous restons sur l’île. Quartier libre donc nous nous baladons le long de la côte pour découvrir des plages au sable blanc et à l’eau bleue transparente, mais nous ne pouvons pas en profiter, le temps est bien trop froid.

 

Le soir, nous recherchons avec Bertrand et Catherine un bar karaoké, car c’est la mode au pays. On se retrouve finalement dans un bar néo-zélandais à faire des jeux de société. Nous nous joignons ensuite à un groupe de jeunes voyageurs. Jamais vu autant de touristes Israéliens que pendant le séjour à Halong Bay.

 

Le lendemain, nous naviguons encore dans la baie mais le froid est de plus en plus intense et tend à fatiguer l’équipage, nous restons à l’intérieur du bateau à manger des petits cadeaux pour combler les maigres repas qu’on nous sert. Nous suivons ensuite tous le guide comme des esquimaux congelés pour rejoindre le bus. Moments assez drôles d’ailleurs quand il fallait monter dans le mini-bus. Aucun espace vide n’était délaissé et il s’agissait de toute une stratégie pour tous nous faire rentrer.

Quand on retourne à Hanoi, on sent que le Têt débute le lendemain. Premier jour de l’an vietnamien, tout le monde prend congé les quatre premiers jours de la nouvelle année – ce sera celle du bœuf qui sera fêtée. Tout le monde circule avec un  mandarinier accroché à la mobylette : c’est un peu notre sapin de noël qui apporte je ne sais plus quelle bonne augure pour toute l’année. Ça fait bizarre de voir les magasins fermés et une circulation plus tranquille quand on a l’habitude de vivre une agitation constante 7 jours sur 7, quasi 24h sur 24.

Le Têt nous a fait poser pas mal de questions sur notre itinéraire car les bus et trains étaient combles jusqu’en février et les activités pour la plupart stoppées. Mais on s’en sortira malgré tout.

Le soir, on mange dans un restaurant au cadre charmant, avec des cages d’oiseaux en bois accrochées au plafond (un remake de la mère poule à Montréal, version vietnamienne). On y mange un poulet au cinq épices délicieux et des rouleaux de printemps frais. On fait la connaissance d’un gars assez brillant qui travaille aux Nations Unies et donne des cours à l’université de Hanoi. Il nous raconte les projets urbanistiques qu’il mène dans le pays. On aura droit à tout un cours de gestion de projet qu’on suivra comme de bons élèves…

 

Dimanche 25 janvier

Hanoi

 

Pour notre dernier jour dans la capitale, nous prévoyons visiter des musées en croisant les doigts pour que ce soit ouvert.

On commence par aller voir le mausolée de Ho Chi Minh. « Oncle Ho » est une icône pour le pays, il a combattu pour l’indépendance du Vietnam ; on voit sa photographie partout : dans les maisons, sur les billets. Le mausolée est géré par le gouvernement, on sent qu’on est chez les cocos, et faut pas rigoler. On doit se ranger deux par deux sur l’esplanade extérieure et on circule escorté par des soldats de la garde d’honneur. Quand on entre dans la pièce où repose le corps momifié de Ho Chi Minh, il règne une ambiance où le respect est de rigueur. Quatre soldats immobiles entourent le cercueil de cristal intensément illuminé, faisant contraste avec le reste de la pièce. Un passage de 15 secondes (car on n’a pas trop le droit de s’arrêter quand on passe autour), mais moment intense. En tout cas, le pauvre Ho Chi Minh ne peut même pas se retourner dans sa tombe car on le surveille mais cet homme simple ne souhaitait aucun édifice en son honneur, seulement être incinéré et répandus dans des collines. Le gouvernement en a décidé autrement.

 

On visite ensuite le temple de la Littérature, ancienne grande université du Vietnam où les plus grandes élites étaient formées sur le modèle du confucianisme. Un havre de paix.

 

On tente le musée des beaux arts et de l’histoire mais on trouvera portes closes à cause des fêtes. Prise de têt.

On va voir aussi un spectacle de marionnettes sur l’eau mais on accroche moyen. On a juste trouvé un métier qui doit pas être drôle, celui de marionnettiste vietnamien qui reste pendant une heure dans l’eau jusqu’au ventre. Le concept est quand même original : les marionnettistes sont cachés derrière des rideaux et actionnent les personnages avec une grande barre, tout ça sur fond de musiques et chants vietnamiens.

 

De retour à l’hôtel, on rencontre un couple, elle polonaise, lui japonais. On passe le reste de la journée avec eux. Ils nous racontent leur business, lui achète du linge et objets de l’Asie pour les commercialiser en Nouvelle Zélande. Elle fabrique des bijoux. Ils nous inspirent aussi pour de prochains voyages en nous contant celui qu’ils ont fait en Ethiopie.

Le soir, nous sommes invités par le couple à manger à l’hôtel où ils préparent un plat à base de curry japonais (plus parfumé encore que celui indien). Finalement, on fait une grande tablée (par terre) avec la famille vietnamienne de l’hôtel qui fête le Têt. On goûtera au pâté de riz qui « marine » emballé dans les feuilles de bananiers.

On quitte ensuite nos hôtes pour prendre le train de nuit pour Sapa. L’ambiance est super sympathique dans le train en ce soir de fête.

 

Lundi 26 janvier

Sapa

 

Pour contextualiser un peu, nous sommes posées actuellement dans un petit café tout tranquille à Sapa, posées au coin d’un feu de cheminée. Car oui, nous sommes en plein hivers là. Gants et bonnets sont de rigueur, parfois même à l’intérieur des maisons qui sont rarement chauffées. Quels moments de dépaysements nous vivons ici.

 

On arrive dans le nord du pays, proche de la frontière chinoise, aux petites heures du matin.

Quand nous débarquons dans la ville de Sapa, la ville est brumeuse à un point tel que l’on ne peut pas voir à plus de 5 mètres. Personne dans les rues, sauf un petit groupe de gamines de 10 ans qui nous abordent avec un anglais remarquable pour nous poser les questions typiques de là-bas : d’où on vient, quel âge et combien de frères et sœurs nous avons…

Nous allons à la rencontre de Cédric, un guide français dont nous avons eu le contact à Cat Ba. Il nous accueille dans sa petite chambre équipée du minimum vital : chauffage au chaudron dans une petite bassine, cuisine/SDB/WC et un lit. Nous prenons le café pour se réchauffer car il fait bien frêt et faisons la connaissance de la copine de Cédric, une fille de l’ethnie Hmong, prénommée Pang, guide également.

 

Avec la brume persistante, on révise le trekk que l’on avait planifié pour une option plus courte, l’objectif étant de rejoindre une sorte de guest-house dans les montagnes, dans la famille de Pang pour fêter le Têt.

On part donc pour une marche de 2,5 heures, accompagné de quatre femmes du village. Ça fait partie de leur commerce d’accompagner les touristes pendant leur randonnée pour leur revendre leurs produits. Cela reste une compagnie très agréable, on essaie d’échanger tant bien que mal.

Le temps n’est pas dégagé pour profiter du paysage, on en profitera davantage le lendemain.

On rejoint la maison d’hôtes. On se perd un peu à savoir qui est l’hôte entre les sœurs, les enfants et les cousins qui sont présents et resteront toute la nuit. Trois charmants américains logeront aussi ici et participeront à la fête. On entame les festivités assez tôt dans la soirée avec une profusion de plats (beaucoup de gras, ils en rafolent) et d’alcool de riz. Il est coutume de faire des shooters d’alcool de riz et de passer à chaque table en souhaitant « chuc mung an moi » (bonne année) en se serrant ensuite cordialement la main. On trinque finalement toutes les 5 minutes... Quand on regarde une montre, il est 7 heures du soir et tout le monde a déjà les joues bien rouges…

On va chez les voisins durant la soirée pour leur souhaiter bonne année. Aller saluer les voisins dans les hauteurs vietnamiennes s’avère être aventureux : lampes torches en main, on se tient en file indienne pour ne pas glisser sur le chemin de terre.

On aura passé une soirée assez arrosée, où toutes les ethnies et âges se sont bien mixés dans une ambiance super cordiale.

 

Mardi 27 janvier

Sapa

On se lève le lendemain peu après les coqs car le rythme vietnamien ne perd pas son cours habituel malgré les veillées.

On part pour une randonnée dans les montagnes avec des vues panoramiques sur les rizières en terrasse, on passe par des villages précaires avec cochons, poules, canards et buffles qui se baladent librement. Une virée fabuleuse avec des paysages de rêves. On croise sur la route des groupes d’enfants habillés en costume traditionnels, des poupées vivantes !

 

On termine la journée tranquillement à Sapa, en essayant de se réchauffer au coin d’un feu d’un restaurant car notre chambre est aussi froide que dehors.

On se prépare pour quitter la ville le lendemain, direction le Laos.

Ce petit passage improvisé par le nord s’est révélé être une superbe escale. Hélène comme moi même en avons eu un avant goût tel que l’envie d’y retourner au printemps un jour nous démangerait. Les paysages et les habitants sont d’une telle authenticité que nous quittons le pays avec un plaisir ravivé.

 

Mercredi 28 janvier

Nord est du Vietnam

Nous roulons durant près de 10 heures direction l’ouest du pays, Dien Bien Phu. Le cadre est tellement magnifique que la route se déroule comme un film.

A Dien Bien Phu, nous ne visiterons pas grand chose car il se fait tard, tout est fermé, et le départ pour le Laos est prévu à 5h30 le lendemain. Une petite Pho (soupe tonkinoise) et au lit !

 

Jeudi 29 janvier

Vietnam-Laos

Rendez-vous à l’aube avec un couple de français rencontré dans le bus de la veille, Pierre et Astrid, et deux jeunes allemandes.

On a hâte de passer la frontière car les échos sur celle-ci ont été plus ou moins bons. Cette frontière était peu mentionnée dans les guides – même pas indiquée sur le site de l’ambassade, sinon déconseillée, soit disant qu’elle n’était pas ouverte aux touristes. On a voulu se la tenter, sans regret. Le passage a été d’une simplicité remarquable. Le bus qui nous a pris de Dien Bien Phu nous a conduit une fois la frontière passée, contrairement à certains récits que nous avions eu comme quoi on devrait se débrouiller une fois passé le poste frontalier.

La route pour arriver à la ville Laotienne la plus proche de la frontière fût assez pittoresque.

Le chemin est de terre et on se fait secouer dans tous les sens, le bus traverse les rivières sans ponts - bref,c’est épique pour le conducteur.

Quand on arrive à Muang Khoua, on est loin des villes vietnamiennes agitées. Le village n’a pas de charme particulier mais la tranquillité du lieu et des gens invitent au repos. Qui plus est, le temps est splendide et il est agréable de se séparer des trois couches de pulls et chaussettes.

La rivière de la Nam Ou passe devant le village où les habitants font leur linge, nettoie leur voiture et font leur toilette. On prend une chambre dans une guest house face à la rivière. Confort rudimentaire dans notre chambre en planche de bois, avec SDB commune mais on se sent bien. Fenêtre ouverte (avec moustiquaire nécessaire), je tape sur le clavier sur fond de chants de grenouilles…

Le Laos va contraster avec le Vietnam, on nous a prévenu et on en a un aperçu probant en une après-midi. Ce sera la nature à 100%, entre les rivières que l’on va essayer d’emprunter pour voyager, les montagnes, les cascades, les grottes et les petits villages. L’intérêt ne réside pas dans les villes.

 

Nous entrons dans une autre dimension de notre voyage où il faudra laisser davantage libre cours à l’improvisation et peut-être faire place à une nouvelle organisation.

Premier défi à relever : se trouver de l’argent. On découvre que le pays ne dispose de guichets que dans cinq villes et celui le plus proche n’est pas à proximité de l’itinéraire que nous nous étions fixées.

Deuxième défi : apprendre un peu le lao car peu de gens parlent anglais, encore moins français.

 

 

 

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