8 février 2009

Dimanche 10 février

Luang Prabang

Premier rapport du Laos.

Nous sommes au pays depuis 10 jours et bien acclimatées.

Premier bonheur : des journées ensoleillées. Un vrai plaisir de pouvoir savourer donc de la chaleur dans des tenues plus légères. La rivière de la Nam Ou qui bordent les villages que nous traversons vient, qui plus est, agrémenter nos activités.

La vie est plus tranquille, nos journées sont toujours chargées de sorties mais sur un rythme qui s’apparente beaucoup plus à celui de vacances… petit récap des ballades sur l’eau et sur terre…

 

Vendredi 30 janvier

Muang Khua

Grasse matinée désirée depuis bien longtemps.

Ballade dans les environs. On passe un grand pont métallique pour rejoindre l’autre partie du village au pied de la montagne. Nous empruntons un chemin de terre fréquenté pour avoir une jolie vue panoramique sur les autres montagnes-vallées environnantes. Paysage d’anciens volcans.

On entre dans un petit village d’une dizaine de maisons où les gens nous regardent sans trop mots dire. Finalement, des jeunes nous invitent à les rejoindre dans une maison qui semble être le QG du village. L’intérieur est plutôt sombre, une petite TV diffuse des clips vidéos kitchs que les enfants regardent d’un œil. On nous offre de boire un mélange d’une boisson : des graines qui marinent dans un grand seau dans lequel baigne un jus qu’il faut aspirer au moyen d’une paille. Nous saurons plus tard qu’il s’agit du lao-lao, le whisky du pays. Celui-ci n’était pas très alcoolisé. On essaie de communiquer avec les villageois en s’inspirant de quelques phrases du book-guide mais on fait vite le tour…

 

On retrouve Pierre et Astrid le soir autour d’un repas Lao, on goûte au sticky rice, qui sera l’un de nos aliments quotidiens (riz collant que l’on prend avec les mains, que l’on mange nature ou que l’on trempe dans les plats en sauce). Petite partie de dés.

 

Samedi 31 janvier

Udomxai

On prend le bus en compagnie de Pierre et Astrid pour Udomxai, ville à l’ouest de Muang Khua, sans intérêt particulier, sauf celui d’avoir un guichet de retrait.

On a un avant-goût de l’organisation lao et mettons à l’épreuve notre capacité de flexibilité… Quand on débarque à la gare routière d’Udomxai, on nous informe que le départ pour la ville de Mong Kiaw n’est prévu que le lendemain matin. Nous prenons donc notre mal en patience pour rester une nuit dans cette ville sans charmes et trouvons un hôtel proche de la gare. Nous repassons une heure plus tard au guichet de la gare armées de nos kips, la monnaie locale,  pour acheter un ticket, et le vendeur nous dit qu’un bus est prêt à partir dans la demi-heure. On récupère alors nos bagages dans la hâte et embarque finalement dans le mini-bus. On fait la connaissance d’un groupe de français, ceux-là mêmes qui ont permis de créer un départ dans l’après-midi. Que ce soit le bus ou le bateau, il existe en fait toujours des trajets réguliers publics. Si toutefois les voyageurs sont suffisamment conséquents pour rentabiliser un trajet, un nouveau service peut être proposé. On peut donc avoir de bonnes surprises en l’espace de peu de temps. Dans le bus, nous sympathisons donc avec quatre joyeux lurons quinquagénaires.

 

Arrivées à Mong Khiaw, on loue un cabanon en bambou sur pilotis face à la rivière. Une vue sur un paysage bucolique. On savoure le lieu et notre logis par des petits tea-times sur le balcon (on s’était acheté une petite bouilloire au Vietnam dont on fait bon usage).

 

Dimanche 1er février

Mong Khiaw

 

On fait la visite d’une grande cave où se réfugiaient les laos pendant la guerre. On passe par des rizières que les paysans labourent à l’aide de gros buffles.

 

A la recherche ensuite de fraîcheur : la région regorge de cascades, mais on les cherche au feeling car les cartes de la région sont inexistantes. On marche sous un soleil de plomb en espérant trouver des cascades à chaque fin de virages. Peine perdue. Un lao nous aborde dans un village et nous « invite » à manger chez des amis à lui. L’invitation s’avère être plus une offre de service payante…

On reprend la marche jusqu’à ce que l’on accepte la défaite, calculant le chemin inverse à faire pour retourner au village. Nous faisons du stop pour le retour et embarquons à l’arrière d’une camionnette avec d’autres passagers de fortune.

Repas du soir avec nos quatre tontons français et une allemande qui voyage seule, repas qui tourne aux chandelles car coupures d’électricité temporaire du village entier.

Dans cette partie, l’électricité est moins fréquente, elle est en route entre 18 heures et 22 heures, on réalise l’évidence qu’on accorde à certaines commodités parfois…

 

Lundi 2 février

Petit déjeuner en compagnie d’autrichiens avant de prendre la route pour Muang Ngoi Neua, au nord de Mong Khiaw.

On rate le départ du bateau de 11 heures, celui-ci est plein quand on veut acheter le billet. Pour patienter au prochain départ de 14 heures, on décide de se rendre au bord de la rivière pour savourer notre première baignade.

Là, un groupe d’enfants, des garçons majoritairement, nous accueillent et nous suivent jusqu’à la rive. C’est rigolo au départ car ils nous regardent un peu curieux mais après, on se rend compte qu’ils cherchent surtout à voir le plus de parties possible de notre corps (ils se traînent par terre pour voir sous notre paréo par exemple…). On se sent mal à l’aise au bout de quelques temps, et c’est finalement en haussant la voix un bon coup et en enfilant à nouveau les pantalons que les rapports avec les enfants reprennent une tournure beaucoup plus saine. Là bas en fait, les petits garçons se baignent nus dans la rivière sans aucune gêne, tandis que les filles vont à l’eau complètement habillées. Dans certains coins, il est donc préférable de faire de même pour éviter de faire tourner des têtes ignorantes…

 

On embarque ensuite dans le bateau pour une heure de navigation sur une rivière bordée de montagnes, de petits potagers et de plages. Arrivées à bon port, on s’octroie une petite pause sur le hamac devant notre bungalow face à la rivière.

Repas copieux en compagnie de Nico, un belge rencontré dans notre guesthouse. Il voyage pendant deux ans dans différents coins du monde. De fortes chances qu’on se rencontre d’ailleurs en Australie.

 

Mardi 3 février

Muang Ngoi Neua

 

Départ pour un trekking de deux jours.

On s’est joint à un groupe de 6 français et une australienne avec qui nous partagerons de bons moments. On fait la connaissance de chacun d’eux au cours des ballades et repas. Les uns comme les autres ont des parcours super intéressants. Jean et Yan vivent à Tokyo, Laura et Laurent, elle médecin, et lui travaille dans l’industrie pétrolière, Bruno voyage depuis 8 mois sans avoir pris l’avion, Xavier et sa copine Fe s’offrent un petit voyage au gré du vent.

 

Le premier jour est chargé en kilomètres. Nous passons par des forêts de bambous et traversons des villages, parfois habités, parfois fantômes (les villageois ont migré). Quand on arrive au sommet de la montagne, dans le village où nous devons dormir, il ne semble pas que nous soyons attendus : la plupart des villageois sont partis pour un village plus bas, seuls quelques adultes, enfants, poules et cochons nous regardent comme l’animation de la journée. Notre guide nous propose alors de faire 3 heures de marche supplémentaires pour retrouver un village qui sera plus prospère. Nous repartons alors et franchissons les derniers kilomètres non sans difficultés.

A notre arrivée, nous nous lançons pour une douche rafraîchissante sous le robinet du village, sous le regard amusé des villageois. Après un repas végétarien concocté par notre guide, nous rassemblons les matelas poussiéreux pour passer la nuit sous le même toit, comme en colonie de vacances…

Après une nuit sommaire, réveillés par les coqs du village et le ronron des cochons, nous nous baladons entre les maisons sur pilotis, observant les activités du village : le groupe qui anime le feu, le forgeron qui travaille ses outils, les cochons nourris aux patates (bandes de chanceux). Nous nous plantons ensuite sur notre balcon qui surplombe le village et continuons l’observation de la vie de celui-ci, regardant les poules et poussins picorer, les cochons fouiller les restes, les enfants jouer avec de vieux pistolets en plastique - de quoi nous occuper et animer nos conversations durant une heure, dans l’attente de notre petit déjeuner qui ressemblera à peu près au repas de la veille (légumes à l’eau, potirons aillés, et sticky rice) - un peu intense pour le premier repas de la journée mais il en alimente un débat sur les vertus qu’il apporte.

 

On reprend ensuite la route en passant par les rivières et les cimes des collines, nous offrant des vues magnifiques sur la flore environnante.

On termine notre trekking par une descente de la rivière sur des gros pneus. Comme nous sommes en pleine saison sèche, la rivière est peu mouvementée et la vitesse plutôt lente. Nous terminons donc le chemin vers notre village par bateau.

 

Nous clôturons la journée par un repas le plus chargé en calories possible, notamment des pancakes à la banane et au chocolat qui semble être une spécialité de ce petit bourg.

 

Mercredi 4 février

Sur la route de Luang Prabang

 

On reprend le bateau direction le sud du pays, toujours par la Nam Ou. Une petite virée de près de six heures. Ça change de faire la route par voie fluviale. Les sièges sont moins confortables mais on peut lire et écrire tout en profitant du paysage.

Quand on arrive à Luang Prabang, ville de près de 50 000 habitants classée au patrimoine mondial de l’humanité, on est ébahi par la beauté du lieu : des temples colorés à chaque coin de rues, habités par des bonzes qui ajoutent de nouveaux tons par leur tunique orange, des ruelles fleuries, et deux rivières.

La ville est plus touristique que les précédentes visitées mais l’authenticité demeure.

 

On fait un tour au marché nocturne où l’on peut trouver toutes sortes d’objets confectionnés avec le tissu de la région. Notre bagback doit rester léger, nous restons donc raisonnables et ne nous laissons pas prendre par la frénésie d’achat…

 

Jeudi 5 février

Luang Prabang

 

Journée consacrée à la visite de la ville. Nous commençons par l’ancien palais royal. Nous logeons ensuite le Mékong pour nous faufiler dans les ruelles et visiter les temples. Dans l’un d’eux, nous rencontrons un professeur d’anglais qui nous propose de passer pendant son cours. On se rend donc dans une classe de bonzes entre 15 et 17 ans. Finalement, le professeur nous donne le stylo pour animer le cours. Ce jour, c’est apprentissage des noms de pays et de ville, on cite chaque ville que les bonzes répètent après nous religieusement. C’est assez difficile pour un lao d’apprendre une langue occidentale car l’écriture et la prononciation sont complètement différentes des leurs. On termine le cours par un jeu que le prof nous demande de proposer. On fera un pendu.

 

Après cette journée éprouvante, on s’offre un massage-duo lao : travail sur les points forts du corps et sur les étirements. C’est pas très doux, ils nous tirent dans tous les sens et nous appuient là où ça fait mal mais on en ressort légères comme des plumes.

 

On s’offre une vue panoramique de la ville du haut du mont Phousi qui surplombe la ville en son centre.

 

On retrouve le groupe de trek pour un barbecue (sur une plaque en demi-lune posée sur un feu de charbon).

 

Vendredi 6 février

Luang Prabang

 

Nous enfourchons des vélos pour visiter les alentours de Luang Prabang.

On monte au Wat Phol Phao, d’où l’on découvre que la ville de Luang Prabang est entourée d’une forêt de palmiers. On passe ensuite par le village taï lu de Ban Phanom où une fête de village se déroule autour du temple de la ville.

Petite halte dans un restaurant avec des tables basses et des canapés-lits, vue sur la rivière Nham Khane, l’autre rivière qui borde la ville. On goûte à de supers bons plats. Poulet sweet and sour (sucré-salé) et poulet grillé à la menthe, le tout saucé avec le fameux sticky rice. Pendant qu’Hélène profite d’une sieste digestive, je prolonge la ballade en empruntant un chemin de terre. Passage par des villages artisanaux : les tisserands et les confectionneuses de papiers (sur une grille trempée dans l’eau, elles étalent le papier effilé sur lequel elles posent des pétales de fleurs et de feuilles, le tout est ensuite séché au soleil pour donner de grandes feuilles de papier naturelles épaisses et colorées).

 

De retour à Luang Prabang, on s’offre un petit cocktail à la coco (deux pour le prix d’un, les promos marchent partout) dans un restaurant-bar avec un grand jardin en escalier, illuminé par des bougies et petites lampes, avec des coins feux de camps, le tout animé par une musique électro-dance - on ne se croit plus au Laos…

 

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