1 avril 2009

On reprend les vieilles bonnes habitudes, récits tapés dans le bus avec vues et odeurs sur les marchés des villages que l’on traverse et sur des champs à perte de vue, décorés de-ci de-là par des palmiers…

Le séjour en Asie touche à sa fin. Ce n’est pas sans un pincement au cœur que l’on va quitter cette région si magique. Nous avons terminé sur une belle touche. Le Cambodge nous a beaucoup charmé, mais ce ne fût pas sans efforts. Il nous a fallu un peu de temps pour se laisser apprivoiser par ce pays aux multiples facettes. C’est finalement en sortant des sentiers battus et touristiques que l’on a commencé à savourer nos journées khmers. Contrairement aux images de base, nous ne retiendrons pas tant les temples d’Angkor, certes magnifiques mais tellement moins surprenants et authentiques que nos périples avec des amis volontaires à Pnom Penh ou nos journées improvisées sur l’île du Bamboo et à Kampot. On est rentré au Cambodge sceptiques, on en ressort définitivement conquises.

 

Samedi 14 et dimanche 15 mars

Siem Rep – Cambodge

On commence, dès l’aube, par Angkor Wat, le temple le plus connu, représenté sur le drapeau cambodgien. On a la chance de découvrir le temple sans touristes : tous sont restés dehors pour regarder le levé du soleil sur le site. Du coup, on peut se laisser imprégner par les lieux en toute tranquillité et admirer le travail minutieux à chaque coin de mur. C’est beau, c’est majestueux. Pour les descriptions, cf Wikipedia…

Le Bayon : un temple impressionnant pour ses colonnes à quatre têtes qui couvrent tout le site. Pour d’autres descriptions, cf Wikipedia…

Angkor Thom : un temple qui se laisse envahir par la nature. Des arbres immenses tentent de s’imposer entre les murs.

On ponctue nos visites de petites pauses ressourçantes. Ça peut paraître ridicule mais l’un des meilleurs moments de la journée fût la dégustation d’un sandwich au poulet avec des frites…

 

Le soir, on rencontre par hasard  dans notre Guesthouse Xavier, un gars avec qui on avait fait un trekking au Laos. On se fait un restau ensemble dans une ruelle charmante de la ville, illuminée par de petites lumières. On savoure nos plats typiquement khmers (bonnes cuisines au passage), arrosée de bière Angkor, du haut de notre balcon.

 

Le lendemain, on visite studieusement d’autres temples.

 

Alors, les temples d’Angkor, c’est certes joli mais c’est tellement touristique que l’on fait le tour des lieux comme un parc d’attraction. Il serait incorrect de dire que c’est commun et sans intérêt mais nous serons plus charmées « par surprise » par d’autres lieus.

 

Lundi 16 mars

Phnom Penh – Cambodge

Hélène décide de rester un jour de plus à Siem Rep tandis que je prends la route pour Phnom Penh avec Victoria.

Quand on arrive en ville, on est la proie des conducteurs de tuc-tuc et de motorbike, qui nous interpellent déjà de la fenêtre du bus. On se sentira « victime » de ces conducteurs à la recherche de clients tout le temps que nous ferons des coins touristiques. Une situation agaçante à un point tel que j’ai remarqué avec satisfaction que Victoria - qui ne cessait de dire « no, thanks » avec le sourire alors que je lançais des regards de feu - a enfin réussi à perdre patience au bout de 24 heures !

 

Mardi 17 mars

Phnom Penh – Cambodge

On se laisse porter par la ville, on emprunte les rues qui nous inspirent, visite les temples que l’on croise. La ville ne nous apparaît pas encore bien charmante avec nos regards de touristes fraîchement débarquées.

 

Mercredi 18 mars

Phnom Penh – Cambodge

Après la visite du palais royal, je quitte ma partner américaine pour retrouver Hélène et Laurent, un français rencontré au Laos qui vit et travaille comme volontaire à Phnom Penh. Grâce à lui, on va goûter à la région sous un tout autre aspect. On va découvrir la vie des expats et volontaires au pays. On en rencontrera beaucoup : le Cambodge est le pays le plus soutenu et qui accueille le plus d’ONG et de volontaires au monde…

Repas de retrouvailles en compagnie de Seb qui travaille pour une ONG qui développe des réseaux pour envoyer des cours en village via Internet.

On s’installe ensuite dans la maison de Laurent, habités par des volontaires de la mission catholique. Une maison accueillante où les passages sont nombreux entre les volontaires qui restent entre deux missions en village, des amis en visite, des reporters qui se font loger… les identités sont différentes. Des séminaristes, des catholiques pratiquants fidèles, des volontaires dans leur phase d’épuisement avec le pays. On pourrait se sentir de trop dans ce paysage masculin mais pas du tout. Chacun doit faire comme chez soi, on est dans une communauté où l’on adopte la pensée socialiste de partage, selon les instructions de Laurent.

 

En soirée, on part avec Laurent dans l’association où il travaille. Il s’agit d’un foyer qui accueille des enfants handicapés, entre 4 et 23 ans. Ce sont majoritairement des sourds, muets, aveugles ou personnes victime de malformation. On est accueilli chaleureusement par les enfants. L’une m’apprend l’alphabet des signes et fait une danse traditionnelle. Un aveugle nous dévoile ses talents de guitariste-chanteur. On est invité tout naturellement au repas du soir. Le foyer est géré par une sœur qui laisse les fonctions majoritairement à des khmers. Deux personnes sont présentes pour l’entretien des lieux et la cuisine. Laurent est là pour une présence masculine adulte dans les lieux et occuper les enfants.

Dans cette gestion familiale, les enfants participent à l’entretien tout naturellement : ils débarrassent la table et font la vaisselle sans qu’aucun adulte ne le leur demande. Ils se complètent les uns les autres, les sourds servent leur voisin aveugle. Leur façon de fonctionner avec un tel naturel donne l’impression que des adultes occupent déjà ces corps d’enfants. Entre eux, ils sont respectueux, pas de disputes pour des pacotilles. Une bonne école de conduite…

On termine la soirée en discutant avec les filles plus âgées du foyer, partageant nos histoires, nos projets. L’une me fend le cœur quand je lui demande si elle veut terminer ses études avant de chercher un mari et elle de me répondre avec une évidence déconcertante que, de toute façon, elle ne trouvera certainement pas un homme car elle est aveugle.

Les enfants veulent nous revoir, et c’est réciproque, on leur promet de revenir le samedi pour faire une activité avec eux.

 

Jeudi 19 mars

Phnom Penh – Cambodge

Visite de S-21, un camp de détention et d’extermination pendant le régime du Pol Pot. Éprouvant de voir à quel point les hommes du régime étaient monstrueux et les soldats exécutaient inconsciemment. Impressionnant aussi de savoir que 2 millions de personnes ont été tuées durant ce régime et que je n’en ai pas vraiment eu connaissance de mon pays, comme la plupart des occidentaux qui sont ici…

 

L’après midi, on part avec Hélène en moto à quelques 15 kilomètres à l’extérieur de la ville, dans un coin en bord de rivière. Des petites cabanes sur pilotis flottent sur la rivière. Sur le chemin, la tranquillité des villages et les sourires sincères des habitants contrastent avec la capitale.

Le soir, on se retrouve au restaurant avec des amis volontaires de Laurent dans un quartier fréquenté que par des expats.

 

Vendredi 20 mars

Phnom Penh – Cambodge

On reprend les motos pour une escapade d’une journée dans le nord de la ville, à Odongk.

Nous empruntons des chemins de terre, traversons les villages, nous arrêtons devant une école où les enfants nous regardent avec de grands yeux interrogatifs pour les timides et des sourires pour les plus téméraires. On se lance dans une distribution géante de bonbons après avoir dévalisé la gargotte d’à côté…

On s’arrête pour le midi sous une immense paillote. Dégustation d’un poulet cuit spécialement pour nous et sieste sur hamacs. Laurent est satisfait de voir qu’on s’acclimate bien au rythme ralenti du Cambodge. La chaleur étouffante qui règne en continu, et plus intensément encore à la mi-journée, nous force de toute manière à s’adapter…

On monte ensuite une colline d’où l’on a une vue exceptionnelle sur un paysage typique du Cambodge : des champs plats de rizière à perte de vue, avec quelques palmiers qui s’imposent et des petites crottes de montagnes à quelques endroits épars.

Après une route de retour éprouvante - car les cambodgiens ne semblent pas vraiment suivre de codes de la route, on se rend chez une amie de Laurent pour faire quelques brasses dans la piscine.

On retrouve ensuite un couple d’amis de Laurent, lui français et elle khmers, fraîchement marié. On finit la soirée improvisée en boîte de nuit huppée khmère, le sharky. Un moment mémorable là aussi. Un band enchaîne des chansons apparemment populaires, un groupe de danseurs hip hop nous fait une petite chorégraphie digne d’un spectacle de fin d’année, et de charmantes jeunes filles font un défilé de paquets de cigarettes (elles reviendront deux fois même, un peu comme un teaser à la TV mais version live…). Quand le DJ se décide à reprendre enfin les platines, tous les khmers jusqu’alors sagement assis autour de la piste se lèvent d’un bond et se ruent sur la piste.

Après quelques danses sur des tubes commerciaux dance, on quitte le lieu.

 

Samedi 21 mars

Phnom Penh – Cambodge

Une journée khmère : grasse matinée, petit déjeuner, déjeuner dans un resto philippin, sieste puis on se décide à entamer notre activité de la journée.

On retourne au foyer avec toutes nos provisions. Hélène s’occupe de l’activité cuisine et prépare les crêpes avec les filles. Moi, je lance l’activité pâte à sel avec les enfants. Leur première création : la croix. C’est drôle, je n’aurais pas commencé par ça étant petite. L’association qui les accueille est catholique, la plupart de ces enfants le sont aussi. Il existe une communauté dans le pays. Près de 150 khmers se font baptisés par an…

Une autre modèle : un téléphone cellulaire (je ne l’aurais pas fait non plus étant petite en fait).

Les enfants font les activités sagement, sauf une petite qui demande l’attention des adultes en permanence. On passe un bon moment. Quand l’activité doit terminer, les enfants s’arrêtent sans broncher et m’aident à ranger. Des anges…

Nous passons ensuite à table et dégustons les crêpes en dessert. Pour la plupart des enfants, c’est leur première crêpe de leur vie. Le baptême se fait avec du vrai nutella, ils sont tout contents et nous remercient poliment en joignant les mains. On se quitte en se serrant dans les bras, les petits comme les plus grands ont tous leur petit truc attachant.

 

Dimanche 22 mars

Phnom Penh – Cambodge

On ne fait pas grand chose de la journée. Laurent nous a conseillé de nous reposer alors on suit ses conseils à la lettre.

Petite bouffe dans un resto belge près des quais, massages relaxants pour Hélène et Laurent et douloureux pour moi (la masseuse s’est acharnée sur mes épaules pendant une heure…) et dernière bière sur l’antenne qui surplombe le toit de la maison…

 

Lundi 23 mars

Sihanoukville – Cambodge

On quitte Phnom Penh pour le sud, direction Sihanoukville. La plage principale où l’on se pose pour une nuit se veut être un remake khmère de Ko Phanghan en Thaïlande, mais on n’en est pas tellement proche, la plage n’est pas aussi jolie et je ne me sentirais pas de faire la fête et boire à profusion alors que des gens font la manche juste à côté de moi…

D’autres plages sont soit disant agréables mais on ne cherche pas à les découvrir car on planifie d’aller sur l’île du Bamboo, une des plus belles îles du sud nous a t’on dit…

 

Mardi 24 à samedi 28 mars

Ile du Bamboo – Cambodge

Quand on pose les pieds sur l’île, la plage ne paye pas de mine, on s’installe sans grande conviction d’y rester plus de deux jours. Quelqu’un nous dit qu’une autre plage est accessible de l’autre côté en traversant un chemin en forêt.

Quand on s’y rend, c’est réellement un coin de paradis : une longue plage de sable clair, avec une seule guesthouse qui offre bungalows ou chambres en dortoir. L’unique restaurant de la plage est occupé par des jeunes, certains aux airs de vacanciers, d’autres à l’allure baba-cool. Les gens sympathisent vite dans ce lieu loin de tout.

On déménagera le lendemain pour ce coin, prolongeant jour après jour le séjour sur ce bout de paradis.

On vit au rythme des heures d’ouverture et fermeture du restaurant, testant tous les plats du menu. Plage, lecture, volley-ball phalangs contre khmères qui gagnent tout le temps, séance de yoga au coucher de soleil avec Victor - un russe baba-cool, baignade nocturne avec les planctons phosphorescents qui illuminent les bulles qui se dégagent de notre corps à chaque mouvement. Pour combler le tout, je vis une belle petite histoire d’amour digne d’un livre Arlequin qu’Hélène a lu en une après-midi sur la plage faute d’autres lectures.

 

Dimanche 29 et lundi 30 mars

Kampot – Cambodge

On s’est arraché de la plage pour visiter d’autres contrées. On part en nouveau trio, Hélène, Tom (un anglais charmant et plein de patience pour rester avec deux françaises qui parlent franglais plus qu’anglais) et moi.

Quand on arrive à Kampot le soir, on se demande presque pourquoi on a eu cette idée de quitter l’île. Certes, un joli fleuve passe par la ville, mais on n’a pas l’impression qu’il y ait grand chose à voir dans cette ville. Mais le lendemain, nous prenons les motos et nous rendons dans un lieu de loisirs en bord de rivière qui justifie le déplacement. Des français expatriés rencontrés la veille nous l’ont conseillé.

Après toute une aventure avec les clés de Tom perdus dans la rivière, on reprend les motos et prenons des chemins retirés dans les champs. La lumière du coucher de soleil offre des images superbes.

 

Le lendemain, notre bel english nous quitte pour d’autres contrées, tandis que nous prenons la moto direction Kep, à 27 km de Kampot, en bord de mer. La plage n’est pas des plus paradisiaques, mais il règne dans ce coin un petit air français avec sa ballade des anglais le long de la plage et les habitations coloniales. Sur le chemin du retour, on emprunte des petits chemins qui mènent vers des villages de pêcheurs, des champs et des salins. Les gens nous regardent toujours un peu curieusement, mais nous offrent de grands sourires. Les enfants crient hello en nous faisant de grands signes. On termine notre journée par un coucher de soleil puis un restaurant en bord du fleuve de la ville.

 

Mardi 31 mars

C’est la fin du Cambodge. Il est l’heure de prendre le bus, retour à Ho Chi Minh, la première étape de notre voyage. Trois mois déjà se sont écoulés et une étape est sur le point de se terminer. C’est difficile à réaliser, on est sur le point de quitter cet endroit en se disant déjà « j’y reviendrai ».

Dans 5 jours, nous prendrons l’avion pour le Japon, un tout autre univers. On consacrera les dernières journées à HCMC pour préparer ce voyage consciencieusement…

 

 

 

2 commentaires:

  1. ah !!!! on les attends vos nouvelles mais on est jamais déçu !!!! Bisous les filles, bonne continuation pour le deuxième tome de votre voyage

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  2. Moi, je lance l’activité pâte à sel avec les enfants. Leur première création : la croix. C’est drôle, je n’aurais pas commencé par ça étant petite....

    Tu m'as fait mourire de rire avec ce commentaire... Bon allez, m'en faut pas bcp... peut etre, mais j'etais portée par la lecture !
    BISOUS - Faby

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